Brest, pas si à l'ouest
Voyage d’études IDHEAL
Au bout du bout du Finistère, Brest est cette année la destination du voyage d’études des ateliers de l’institut IDHEAL. Le particularisme breton qui a vu naître dès 1974 la première des métropoles et, plus tard, les Bonnets rouges, le Pinel breton ou encore le club Décentralisation & Habitat Bretagne, produit-il, en plus de parler breton, une approche moins marchande qu’ailleurs de ses actifs humains, patrimoniaux et géographiques ? De la décentralisation par nature à la métropolisation par culture (de l’autonomie), l’on observera comment la « maison commune » (et sa galaxie de satellites) fait face, ou résiste, à des phénomènes planétaires comme la financiarisation du logement, le déclin de l’attractivité des centres-villes et le renchérissement post-Covid. Mais aussi à la nouvelle donne géostratégique qui remet le port militaire de Brest au centre de l’arc atlantique, la rade pleine de sous-marins nucléaires au milieu du bassin de vie, la rivière Penfeld au milieu de la ville-paysage, et repose in fine la question : où peut-on habiter sur ce territoire métropolitain ? 7 000 ménages y attendent un logement social, 31 000 étudiant·es y sont installé·es et 2400 militaires y reviendront d’ici 2035, sans parler des appétits secondaires suscités par la façade Atlantique. Comment celle qui a lutté jusqu’à la fin des années 1990 contre le déclin d’une ville rétrécissante fait-elle face à ce soudain regain d’inté- rêt ? Comment s’appuyer sur les dynamiques alterna- tives (celles-là mêmes qui alimentent la contre-culture de Brest héritée de l’anarcho-syndicalisme apparu dans le sillage de la révolution de 1917) pour habiter et partager autrement l’espace public d’une métropole bien à l’Ouest mais pourtant dans l’œil du cyclone ? Cette enquête avec vue sur mer donnera lieu à une rencontre publique à l‘Université de Bretagne Ouest. Le logement, sujet privé ou affaire publique ? Devinez !