Walden x, essai paysagiste
Digression infinie du Bad Utoquai — baignade publique aménagée sur le lac de Zurich, à la Seine impuissante à éteindre les flammes dévorant Notre-Dame de Paris, Walden x n’est pas un long fleuve tranquille. Par une succession d’étapes formant autant de points sur la carte mentale de son auteur, cet essai dessine en filigrane un manifeste de l’art du paysage selon Clément Willemin. Oscillant entre lignes d’horizon et axiomes (“séduire plutôt que convaincre”), arborant une confiance absolue dans l’expérience (du corps au territoire), déclinant histoires anciennes (jardin d’Éden, bataille de Morat), anecdotes personnelles, aphorismes et projets de paysage et d’urbanisme (aire de jeux du parc de Belleville, opération de renouvellement urbain du Bas-Clichy, etc.), ce texte déroutant déploie bien davantage qu’une vision du paysage : il esquisse un paysage lui-même. Et démontre au passage que la discipline est métonymique car si la pensée du paysage est un paysage, le paysage est aussi une pensée, et l’expérience sensible une traversée spirituelle. L’auteur offre du paysage la vision diagonale d’un théâtre d’enjeux sociaux (mobilités vs immobilités), politiques (dirigiste vs permissif) autant que philosophiques, un théâtre d’expériences sans entrave, affaire de plaisir autant que de détails, gender fluid si possible. À l’inverse du landscape urbanism, le paysage selon Clément Willemin ne connaît ni frontières, ni lignes directrices et pas vraiment de continuités. Du parc au parking, des loisirs au plaisir, Walden x parcourt les versants d’une pensée presque magique, à l’affût de signaux et de résonances, cherchant à créer des lieux extraordinaires. Chemin faisant, le texte annonce une pratique qui associe librement le plan (sol) et la coupe (strate), et dévoile un programme éminemment politique : chacun de nous est un jardin, cultivons-le. Annabelle Hagmann, fondatrice des éditions AHA
Disponible en librairie et sur commande info@aha-paris.com
Prix de vente : 17 euros