Jean et Luc Larnaudie sont frères. Ils conjuguent à deux une réflexion sur l’architecture qui s’enrichit de la différence de leurs points de vue autant que de la convergence de leurs vues. Ces itérations continues alimentent le film d’une « architecture enrichie » par la succession des différents plans d’une même intention : produire des dispositifs qui suscitent la rencontre, le déplacement, la friction, indépendamment du programme car précisément, au programme il y a l’interaction entre les architectes, entre les usagers, entre les mailles du territoire. À travers une base données qui indexe les expériences sur de multiples propositions spatiales et une méthode de travail fondée sur des process books, les Larnaudie recherchent une impossible neutralité  qui serait à la fois l’addition de tous les possibles et un point de rencontre entre l’infiniment petit et l’infiniment grand. Il ne s’agit pas tant pour eux de qualifier que de diffracter, de l’échelle la plus intime à celle du territoire. C’est dans la relation que se construit leur architecture, dans un continuel aller-retour de l’habitat à la ville, de l’individu au paysage, du bâtiment à l’infrastructure. Scalène produit une architecture enrichie par la superposition des moments qu’elle rend possibles, affirmant sa double dimension matérielle et immatérielle. Elle crée de la valeur d’usage comme de la valeur financière, produit des moments autant que des rendements.  Cette capacité à voir double est alimentée par une démarche dont les trois côtés seraient transgresser, créer de la marge et dé/limiter. Toujours une question d’espace que l’on prend, d’espace que l’on laisse et toujours ce pragmatisme libertaire qui se nourrit d’un continuel changement de point de vue entre zéro et l’infini, entre Jean et Luc Larnaudie.

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Prix de vente : 38 euros