On n’habite plus, on ne travaille plus comme il y a 20 ans ou même 5 ans. Les attentes de la société en termes de confort, de mixité et d’évolutivité sont bien plus élevées, et ne cessent de se réindexer. Transformer les bâtiments aujourd’hui, et pouvoir continuer de les transformer demain est essentiel, pour des raisons éminemment actuelles de réduction de notre impact carbone. À cet égard, les m² les plus vertueux sont ceux que l’on utilise à 100% de leurs potentialités, sur l’ensemble du cycle de vie du bâti. Dans les grandes métropoles, à la faveur d’un nouvel urbanisme règlementaire, la transformation pourrait devenir la règle, et la démolition-reconstruction l’exception : véritable clap de fin pour une vision de l’urbanisme qui s’écrivait sur des pages blanches et des terrains à bâtir. Préserver les espaces de pleine terre et continuer de produire en zone dense nous met face  à une salutaire prise de conscience que de nouvelles compétences, savoir-faire et chaines de valeurs sont à développer. Le changement de paradigme est bien réel : il amène à reconsidérer l’existant dans une approche spatiale autant que temporelle, et à envisager que l’immobilier, non déplaçable par définition, se mette en mouvement.